RESEAU DE LA NOUVELLE et des formes courtes

Gilet noir

vendredi 1er mai 2020 par Denis Escobar

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Je n’ai jamais bien su ce que je voulais faire dans la vie. Les profs au collège voulaient que j’aille en général, et mes parents voulaient aussi que j’aille en général, mon père surtout qui a commencé à travailler à douze ans, à Oran, du temps où l’Algérie était française. C’est peut-être pour ça que je suis parti en apprentissage, dans la maçonnerie, pour faire comme papa, alors que j’avais treize de moyenne générale en troisième.
J’ai deux gosses, une fille et un garçon, le choix du roi comme on dit. J’y suis pour rien, même si on affirme comme ça que c’est le père qui est responsable du sexe du bébé. C’est Lorie qui m’a dit qu’il fallait attendre plusieurs jours avant de faire l’amour pour que les chances que ce soit une fille augmentent. Elle avait lu ça sur Doctissimo. Lorie est aide-soignante à Dreux. Elle révise comme elle peut, elle voudrait devenir infirmière. Ce qui est bien, c’est que l’hôpital dans lequel elle travaille lui verse son salaire pendant sa formation, pas grand-chose, 1250 euros net avec l’ancienneté. Dans deux ans, il y aura cent euros de plus sur sa fiche de paie, c’est déjà pas mal. De mon côté, je me débrouille plutôt bien. Mon entreprise de construction – moi, mon frère et deux apprentis – s’occupe de trois chantiers dans le département. J’adore sillonner les routes d’Eure-et-Loir au volant de mon camion-benne Peugeot tout neuf. Un investissement certes, mais que j’amortirai dans un an et demi. Les paysages tranquillement vallonnés, rapiécés de vert et d’ocre défilent devant moi. Je roule toujours la fenêtre passager ouverte car je fume et je pense à la revente : une odeur de tabac froid, et c’est des centaines d’euros que tu peux perdre. Même les artisans tiennent à leur confort maintenant. Après va leur expliquer qu’ils ne risquent pas d’attraper le cancer à cause de cigarettes que tu as consumées depuis belle lurette. Même les artisans ont peur du cancer maintenant.
Je n’ai pas d’opinion politique, et je m’explique très mal. J’ai toujours peur d’être mal compris. Alors je n’envoie jamais de sms, et je fais attention avec les mails. Je ne peux pas y couper, à cause des clients qui veulent de moins en moins te voir ou te parler mais de plus en plus communiquer avec toi. Je me souviens, au CFA Centre, les copains avaient fait un sit-in à cause d’une loi sur je sais plus trop quoi, même si je suis sûr qu’ils ne savaient pas de quoi il retournait. Avec un pote, on en avait profité pour sécher et aller boire une bière chez Ginette, la patronne du bar qui faisait face à l’école, et qui vendait de l’alcool et des cigarettes aux mineurs. Elle nous disait tout le temps : « Vous êtes assez grands pour construire des maisons pour les bobos qui s’installent ici, alors vous avez l’âge pour vous bousiller les poumons et le foie ». Pareil le jour où Le Pen s’est retrouvé au second tour contre Chirac. Les amis de Lorie, que je fréquentais depuis quelques mois, avaient organisé une marche républicaine pour protester contre la présence de l’extrême droite dans un scrutin aussi important. Ce ne sont pas mes mots. C’est ceux de Bob, notre ami journaliste. Enfin, à l’époque il n’était pas encore journaliste mais c’est avec lui que Lorie a perdu sa virginité et ils sont restés amis. J’imagine que ce genre de chose crée des liens. Moi, j’ai couché avec deux autres femmes à part Lorie, et la première avait perdu sa virginité depuis au moins trente ans. Qu’est-ce que tu veux faire de ton argent de poche à seize ans, quand tu es dans l’Eure-et-Loir et que les copains d’apprentissage organisent des séances de branlette collective devant le dernier Dorcel piraté ?
J’ai participé à la marche républicaine, main dans la main avec Lorie et Bob – que je préfère appeler Robert à partir de maintenant. J’ai crié : « Le Pen pas la peine » et « Touche pas à ma République ». Mais ce que Lorie et Robert ignoraient, c’est que j’avais voté pour Jean-Marie Le Pen au premier tour, comme mon père, qui votait méthodiquement Front National après avoir soutenu le Parti Communiste toute sa vie de salarié. Je n’ai plus jamais voté depuis. Pour éviter les conflits. Pendant les repas de famille, ou même entre amis, si on te pose la question : « Pour qui tu as voté ? », et que tu réponds : « Personne », on te sermonne gentiment, ou parfois avec indignation, mais ça finit toujours par des arguments pour te convaincre de voter du bon côté, avec cette espèce de pédagogie condescendante que je déteste. Par contre si tu dis : « J’ai voté pour Marine, pour François, pour Jean-Luc ou pour Emmanuel », alors là c’est parti pour un débat interminable sur le clivage gauche/droite, la montée des extrêmes ou le règne du libéralisme. Je n’écoute pas France Inter, je ne vais pas reproduire les débats du dimanche soir pendant mes seuls moments de repos.
Et puis, il y a eu cette décision du gouvernement, celle d’augmenter le prix du gasoil. J’étais content, le prix du baril n’avait jamais été aussi bas depuis des années, et on tapait surtout sur les constructeurs automobiles qui fraudaient avec leurs contrôles anti-pollution. Mais nous sortir que le diesel est un pourvoyeur de la Grande Faucheuse après m’avoir donné une prime pour acheter ma Golf TDI, alors là, j’ai cru que j’allais démolir la première Renault Zoé qui me passerait sous le nez, rien que pour le plaisir. Lorie, bien sûr, a participé au blocage du rond-point des Fenots. Des Gilets jaunes y ont construit une espèce de cabane, une cahute en matériaux de récup. Elle me parlait tous les soirs de Fredo, leur leader emblématique : « Tu te rends compte, il fait sa journée à Leroy Merlin et ensuite il se rend aux Fenots, et c’est lui qui parle aux flics. Des petits malins se sont amusés à mettre le feu à la cahute il y a trois jours, il a éteint l’incendie tout seul ». Elle me parlait aussi de Carine, d’Ingrid ou de Loris. Je hochais la tête en buvant ma soupe, j’espérais qu’elle ne me demanderait pas de jeter un coup d’œil à leur cahute, histoire de la consolider ou de lui mettre un toit à quatre pentes. De toute façon, le jaune ne me va pas très bien au teint.
Robert est venu de Paris couvrir ce qui se passait à Dreux. Il travaille pour Aujourd’hui en France et son patron a pensé qu’il pourrait faire un reportage plus immersif et pertinent en retournant sur les lieux de sa jeunesse. Effectivement son approche a été très immersive, surtout avec Lorie, avec laquelle il a passé de nombreuses soirées et quelques week-end sur le rond-point des Fenots ou au péage de Saint-Arnoult pendant que je m’occupais des enfants. Lorie m’avait prévenu : « Tu me gâcheras pas mon engagement contre ces champions du monde de la taxe. Vu que tu es une couille molle, et pas le philosophe que tu prétends être, tu t’occuperas des enfants pendant que je défendrai notre pouvoir d’achat ».
C’est Robert qui a émis l’idée le premier d’aller manifester à Paris, sur les Champs-Élysées. L’acte 4 risquait de marquer l’histoire. Je le soupçonne d’avoir organisé ce petit voyage pour se retrouver en tête-à-tête avec Lorie. J’ai donc pris la seule décision qui s’imposait : j’ai dit à Lorie que je l’accompagnerais.
— Et les enfants ?
— On n’aura qu’à les refiler à mes parents.
Bien sûr j’ai dit tout ça devant Robert. Ça ressemblait à une espèce de concours de mâles alpha, ou bêta, ou plutôt oméga. Je l’ai vu tiquer. Son regard trahissait une énorme déception. Et moi je jubilais intérieurement. Lorie ne comprenait pas mon soudain revirement :
— Tu te vantes d’être le seul type à n’avoir d’avis sur rien. Tu es même incapable de voter pour un candidat à The Voice et tu vas monter sur Paris avec nous, pour manifester ? Tu sais que ça peut dégénérer ?
— C’est pas si alarmant que ça. J’ai lu quelque part que les chaines d’infos continues noircissaient beaucoup le tableau.
— Tu comptes mettre un gilet jaune ?
Je n’y avais pas pensé. Il me faudrait sans doute chercher dans la boite à gants du camion un de ces affreux maillots fluorescents.
— Bien sûr.
— Tu t’identifierais à un Gilet jaune ?
— Pourquoi ça te semble tellement incroyable ? Moi aussi j’en ai marre de me faire entuber par Macron et l’autre… Gérard Philippe.
Robert m’a repris :
— Edouard Philippe. Gérard Philippe est un acteur du siècle dernier.
— Je sais qui est Gérard Philippe.
— Si tu le dis.
Et nous sommes montés à Paris. Nous avons pris l’autoroute. Lorie et moi. La voiture était étrangement calme. J’entendais la respiration de Lorie, je regardais sa gorge monter et descendre doucement au rythme des bandes blanches que nous longions, une respiration tous les quatorze mètres. De temps en temps je regardais dans le rétro les rehausseurs vides. J’aurais mieux fait de rester avec les enfants. Je me la joue mystérieux, discret pour éviter qu’on me demande mon avis ou qu’on exige de moi une sociabilité marquante. Les gens s’habituent à vous oublier, parfois à vous mépriser. Je ne peux pas leur en vouloir, c’est avec mon consentement. Je porte déjà mon gilet jaune. Cette escapade pourrait être amusante.
Dans le cortège, ça crie, ça saute, ça trépigne. Les hommes tout particulièrement ont retrouvé des réflexes d’enfants, enfin de sales gosses. Ils courent en rond, se tirent les cheveux, se frappent les fesses et les épaules. J’essaie de rester en dehors de la cohue, je marche sur les trottoirs. Lorie est toujours quinze ou vingt mètres devant moi, bras dessus bras dessous avec une autre drouaise rencontrée il y a à peine une heure à la station de covoiturage. Je m’attarde devant une vitrine, le nouvel IPhone me fait de l’œil. Je rejoins le cortège mais j’ai perdu de vue Lorie et ses amies. Plusieurs gars ont pris des barrières de chantier et des panneaux routiers pour faire des barricades. L’un d’entre eux me jette un plot :
— Hé mec ! Mets ça en haut de la barricade.
Je l’ai regardé sans comprendre. Il m’a bousculé et m’a dit :
— T’as peur ou quoi ? Rends-moi ce gilet jaune. Tu fais honte.
Il a voulu m’enlever mon gilet. Je me suis défendu comme j’ai pu et, dans la mêlée, j’ai donné un méchant coup de coude dans le visage du type. Il était un peu sonné et j’en ai profité pour m’enfuir. Je me suis retrouvé sur une place, la place de la République je crois. J’ai reconnu l’immense statue que j’avais vue dans des reportages à la télé après les attentats contre Charlie Hebdo.
Et puis les choses ont dégénéré. Autour de moi, nez cassés, plaies ouvertes. Les CRS ont chargé. Des gilets jaunes ont ramassé des pavés, des tuyaux, tout ce qu’ils trouvaient à portée de main et ils les ont lancés sur les flics. J’ai vu un CRS tomber à côté de moi. Et il y avait de la musique, une musique de fanfare qui venait de je ne sais où et qui faisait une harmonie digne de l’Enfer. Un homme m’a pris par le bras et on s’est dirigés vers une petite rue. La rue n’était pas plus large que ma pauvre envergure. De gros blocs de pierre apparaissaient à la surface d’un des murs, celui de gauche, et suintaient. Le mur de l’autre côté ne semblait pas d’aplomb et il était parcouru par tout un tas de tuyaux rouillés comme dans un mauvais épisode de Mario Bros. L’homme m’a enlevé mon gilet jaune avec la même dextérité que Lorie quand elle dégrafe et ôte son soutien-gorge en me tournant le dos pour que je ne profite pas du spectacle. Il s’est présenté, je n’ai pas écouté son prénom puis il m’a mis en garde :
— Il faut rester ici au moins une demi-heure. Les flics sont plutôt mobiles, on aura bientôt une porte de sortie.
Je n’ai rien dit, je pensais à Lorie, à son dos harmonieux, aux fossettes de ses lombes aguichantes, à sa façon de s’automasser le bas du dos et de refuser mon aide superflue. Et j’ai pensé à Lorie prise dans la cohue, écrasée par ses compagnons bilieux. J’ai pensé qu’elle pourrait perdre un œil et son joli minois à cause d’un tir de Flash-Ball. Et je n’ai pas bougé. L’homme à l’identité indéterminée avait commencé à fumer une cigarette brune qui ressemblait à une pine minuscule au milieu de sa barbe jaunie. Je me suis dit que j’étais au bout de ma vie, que cette rue secrète de Paris allait m’avaler et recracher mon cadavre au pied du corps mutilé de Lorie. L’homme parlait, déblatérait sur les taxes et sur le gouvernement, je n’entendais rien. J’étais un lâche, un planqué, j’avais laissé Lorie et ses amis défendre mon fragile confort et c’est sur un malentendu que je me retrouvais là.
— Après je dis pas que Macron est pas un type très intelligent mais son intelligence est aveugle, tu comprends. Il est pris dans une forme de dogmatisme, une sorte de bonne volonté méprisante et on doit lui donner une bonne raclée pour le réveiller. J’avais un pote en licence de droit qui était comme ça. Il savait tout mieux que tout le monde. Un jour il a voulu m’expliquer comment faire mon nœud de cravate et je lui ai foutu un coup de boule. Il a eu le nez cassé en trois endroits différents. Maintenant il travaille pour une ONG au Sahel…
Pendant qu’il parle, un autre type se réfugie dans notre rue. Au début il ne nous a pas vus. Il semble apeuré. Il s’adosse au mur à tuyaux. Il ne porte pas de gilet jaune mais une espèce de doudoune noire sans manche très bizarre, exagérément boursouflée. Il est plié en deux, mains sur les genoux. Il reprend son souffle. Mon nouvel ami Gilet jaune lui demande comment il va :
— Toi aussi tu te caches des poulets ?
Le type a levé son visage vers nous. Il nous regarde avec de grands yeux hagards, bouche ouverte, haletant.
— Ou alors tu cherches une michtonneuse ?
La doudoune noire s’ouvre tandis qu’il se redresse. Je vois des fils rouges, des espèces de petits boudins blancs attachés à une ceinture avec du gros scotch gris. Peut-être une protection perso en cas d’attaque des forces de l’ordre. Mais ce n’est pas ça, et je le sais bien. J’ai vu la série Bodyguard, et les séries aujourd’hui sont vachement réalistes. Il sort un couteau d’une des poches intérieures de sa doudoune et il le plante dans le cou du barbu. Une gerbe de sang gicle sur mon visage. Le barbu se tient le cou à deux mains, le sang jaillit entre ses doigts et se répand sur ses vêtements comme sur un papier buvard. Il fait des gargouillis pitoyables et finit par s’effondrer. L’homme à la doudoune a l’air plus paniqué que moi. A croire qu’il a été surpris par la violence de sa propre attaque. Il se ressaisit vite, c’est moi à présent qu’il toise avec un regard fou. Je suis face à un terroriste, dans une rue inconnue, un terroriste qui prépare sans doute un attentat meurtrier en profitant de la mobilisation des Gilets jaunes. Et je vais crever là. Ma vie ne défile pas devant mes yeux, je ne me pisse même pas dessus, c’est assez décevant.
Le terroriste se jette donc sur moi, bras tendu vers mon cou, son couteau luisant de sang et d’acier. Il doit se dire qu’il n’a qu’à réitérer son premier geste, celui qui a été fatal au barbu. Mais il trébuche avant de m’atteindre, il est parti trop tôt, mauvais timing. En plus, il se prend les pieds dans un sac poubelle et tombe comme une merde. Son couteau glisse jusqu’à mes pieds. Je ne sais pas trop ce que je dois faire. Il porte une bombe et le seul couteau dont je sais me servir a un bout rond et un manche en plastique vert pomme. Une fois qu’il m’aura égorgé, il sortira de la rue, rejoindra le cortège. Lorie sera avec ses potes en train de chanter des slogans ineptes. Et il appuiera sur son détonateur. La bombe fera des ravages, déchiquètera les honnêtes hommes qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Et nos enfants auront perdu leur père et leur mère.
Je ramasse le couteau. Il est lourd et gluant à cause du sang du barbu. J’ai le droit à une seule chance. Il ne doit pas avoir le temps d’appuyer sur un détonateur ou de déclencher sa bombe je ne sais comment. Il faut qu’il meure sur le coup. Ma sueur dégouline dans mes yeux en se mélangeant au sang du barbu qui m’a giclé au visage, je m’essuie d’un revers de la main. Je suis serein, contre toute attente. J’en suis le premier surpris mais je sais exactement ce que je dois faire. Je visualise à peu près où se trouve son cœur. Le terroriste est à genoux devant moi, il est facile à attaquer. Mais au lieu du cœur, je devrais viser son aorte. Avec le cœur on ne sait jamais. Si je réussis à sectionner l’aorte ascendante, l’hémorragie massive provoquera immédiatement un arrêt cardiaque et il mourra sur le coup. Netflix peut faire de n’importe qui un tueur aujourd’hui. Je le regarde dans les yeux, il ne dit rien. C’est comme s’il s’attendait à cette mise à mort. J’enfonce le couteau. Il meurt.
J’ai remis mon gilet jaune. Je laisse les cadavres derrière moi. Il faut que je trouve un flic pour lui expliquer la situation. Je suis excité comme un gosse. Je viens de déjouer un attentat terroriste ! Lorie va être fière de moi. Plus jamais elle ne dira que je suis un planqué, un lâche qui refuse d’avoir une opinion sur les choses. Je me vois déjà passer en boucle sur CNews. Les affrontements n’ont pas l’air de s’être calmés. Des Gilets jaunes essaient d’éteindre un feu, d’autres relèvent des sapins couchés au sol. Des manifestants s’en prennent à des vitrines. Je les regarde faire comme dans un film. Je cherche un policier. J’en trouve un assez rapidement, le contraire aurait été étonnant. Il sourit, derrière la visière de son casque anti-émeute. Il observe un groupe de Gilets jaunes qui ont entonné Bella Ciao devant l’affiche d’un concert de Maître Gims. Je tape sur son épaule pour lui signaler ma présence. Il se retourne sur moi et recule de deux pas. Il braque le canon de son Flash-Ball sur mon visage. Il tremble comme une feuille. Je lui dis, très satisfait de moi-même, je hurle même :
— Vous n’allez pas me croire ! Je viens de tuer un terroriste, là-bas, dans une ruelle. Par contre, le barbu a été égorgé, j’ai rien pu faire…
— Votre visage… Ce sang…
— Quoi mon visage ? Quel sang ?
— N’approchez-pas !
Le coup est parti. Mon œil droit aussi.

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