L’année qui vient de s’achever a été bouleversante. Elle a bousculé notre rapport à l’espace (interdiction de voyager), au temps (que faire des deux heures quotidiennement gagnées sur les transports ?), aux autres (qui seront les six élus du réveillon ?), au travail (à distance ou perdu), au logis (trop petit), à l’argent (manquant ou impuissant), au corps (remusclé ou avachi) et à l’amour (amants séparés ou trop présents). Elle a ébranlé nos certitudes les plus fortes (celle d’avoir le droit inaliénable de circuler ou même de respirer librement). Elle a affecté tous les aspects de notre vie, et ce parfois jusqu’à la mort.
Si elle a eu des effets dévastateurs, cette énorme secousse, à la fois intime et planétaire, a aussi été l’opportunité pour chacun de faire le point, de se réinventer, de créer (privés de la création des autres, les lieux de culture étant fermés). D’écrire.
Pour commencer la nouvelle année, nous vous proposons ce bimestre deux belles productions irradiantes d’énergie féminine :
Revers de Nathalie Jacquot nous donne à goûter le désir d’une jeune femme libre qui drague ouvertement un homme prenant un verre avec son partenaire de tennis après un match, sous l’œil hostile de celui qu’elle n’a pas choisi. C’est fin, léger, avec une pointe d’insolence bienvenue comme un souffle de liberté retrouvée.
Inondations de Camille Leloup met en scène la course-poursuite haletante d’une autre femme qui essaie de fuir son mafieux de mari et de s’affranchir, avec courage et une folle envie de vivre, de ce qu’elle a longtemps cru être son destin.
Parallèlement, telles une pluie d’étoiles filantes, de nouvelles chroniques de recueils continueront d’affluer dans l’espace Nouvelle-Donnien, faisant vœu d’éclairer vos choix dans le vaste univers des publications.
Je vous en souhaite bonne lecture, ainsi qu’une année 2021 pleine d’élan et de créativité, faisant fi de tous les défis et de toutes les incertitudes, pour coûte que coûte, avec force et joie, vivre !