Rentrée 2019

par Jean-Michel Calvez

Alors que les fleuves s’assèchent, que les arbres brûlent ici et aussi tout là-bas, que les orages d’été vous inondent sans préavis et font pleuvoir branches et tuiles sur vos têtes, qu’au travail ou sur la plage, tout un chacun sue à grosses gouttes sans rien pouvoir y changer, que le monde et le climat deviennent fous… la rentrée littéraire est là, instituée, immuable. Un nouveau tombereau de nouveautés (deux fois votre poids en livres, et même bien plus que ça !) va déferler et se déverser chez votre libraire favori (ou sur le net pour ceux qui préfèrent la pêche en ligne). Et comme d’hab, « Goûtez voir, m’sieur dames, il est tout bon tout frais, mon roman de rentrée ! » sera l’injonction d’une armée de chroniqueurs plus ou moins sincères ou plus ou moins aux ordres. Et la nouvelle, alors ? On n’en parle pas, elle n’existe pas : place, comme toujours, au roman-roi, qui y a seul droit de cité. Et pourtant, en musique par exemple, ont éclos de nouvelles tendances et modes de consommation culturelle. Le disque, noir ou argent, a CD la place à l’écoute au titre chez Deezer, Spotify ou ailleurs, distillée au goutte à goutte, au gré de l’instant et de vos envies. Même la fiction sur écran se découpe en tranches calibrées saucissonnées chez Netflix et les autres. Alors, pourquoi pas de même avec la fiction écrite ? En un mot : et pourquoi pas la nouvelle, bord d’elle ? Pourquoi ne pas croquer une à une les cerises sur l’arbre au lieu d’ingurgiter ce menu complet que l’on appelle souvent pavé, parfois bien lourd et indigeste ? Avec la nouvelle, ni longueurs ni circonvolutions inutiles, ni aigreurs d’estomac ni cervelle de lecteur alourdie d’une indigestion de mots, de sagas, de suites à tiroir et de péripéties feuilletonnesques, de galeries de personnages, en-veux-tu-en-voilà. Et c’est ce que Nouvelle Donne continuera à vous offrir dès cette rentrée : fraîcheur, brièveté, concision, légèreté qui fait mouche, chute calibrée au détour de la page ultime, brutale ou plus subtile, à mourir de rire ou d’effroi – de froid aussi ? Non, quand même pas. Bref, le remède idéal à la croissance infinie des pages et des personnages.
A Nouvelle Donne, on y croit toujours dur comme fer, aux fictions dégonflées (ou parfois assez gonflées). Et pour le même prix (en fait c’est gratuit !), on va jusqu’à vous l’illustrer à la carte, tout en laissant largement place à votre imagination grâce au talent, à la souplesse et à l’infinie versatilité graphique de notre illustratrice attitrée. Alors cette rentrée : chez nous, ou chez eux ? Moi, je vais m’en croquer une petite dernière avant la soupe, tiens.