C’est la nouvelle saison, celle du sable qui colle aux fesses, de la canicule, de la soif (et) du roman de plage… mais au fait, pourquoi le roman seulement ? Pourquoi ne serait-ce pas aussi la saison de la « nouvelle de plage » ? En lire, bien sûr, les déguster, les gober une à une comme les olives ou les bretzels à l’apéro, sur la plage ou ailleurs, lors de la pause en rando pédestre et où vous voulez, y compris chez soi, dans son lit ou son bain, voire aux toilettes pour ceux qui aiment « faire » plusieurs choses à la fois. Mais aussi en écrire et profiter de cette saison privilégiée, de tempo un peu plus lâche, bref, d’un temps de liberté mentale, pour mettre en musique et en mots ces faits divers, drôles ou tragiques, que nous a imposés l’actualité. Voire, pourquoi pas, ceux de sa vie personnelle, en forme d’exutoire ou d’exorcisme cathartique ou thérapeutique, de distanciation, prise de recul ou auto-ironie vis-à-vis de nous-mêmes et de ce monde bizarre et un peu fou qui nous appartient, nous entoure et nous façonne, parfois malgré nous. Bref, ce monde-là est un catalyseur, le prétexte tout désigné à de nombreux scénarios, car la réalité d’un quotidien souvent déjanté et foutraque dépasse bien souvent la fiction. Alors, pourquoi pas l’y mettre aussi, et en tirer une fiction ? Décalé ou recalé, drolatique ou hystérique, noir et tragique, incroyable, science fictif, innovant, émouvant ou irritant, ignoble ou génial, tout ou presque y est amorce de scénario et prétexte à nouvelle. Alors lâchez-vous, couchez tout cela sur l’écran ou le papier – relisez-vous quand même avant tout click définitif –, et tentez votre chance d’immortaliser cette mise en boîte en nous le faisant parvenir pour publication. À vous de jouer. Videz votre sac (à malices...), pillez, tordez, mettez en forme (de nouvelle) ce qui vous a marqué, que ça soit un fait-divers, vos souvenirs ou ceux de votre arrière-grand-père, de votre petite fille ou de votre voisin. Et aussi, pourquoi pas, une pure pépite née de votre imagination. Vous ne l’avez sûrement pas oublié depuis notre dernier concours, l’imaginaire, la fiction pure font partie aussi des creusets de la nouvelle, et non des moindres.
À ce propos, l’équipe de Nouvelle Donne s’est réunie récemment, à l’orée de l’été, pour plancher aussi sur la nouvelle, à notre façon. Non pas pour en donner une nième définition pontifiante qui serait toujours inexacte et soumise à exceptions et contre-exemples à la pelle, mais pour échanger des points de vue susceptibles d’aider notre vaillant comité de lecture à trancher en son âme et conscience. Nous vous invitons à consulter sur notre site le fruit de nos réflexions.
Jean-Michel Calvez