Après le sentiment de « libération » de l’an dernier, hélas provisoire, cet été 2021 fut une succession de calamités en forme d’apocalypse. Au choix, le feu ou l’eau puis, tout là-bas dans les Caraïbes, la fureur souterraine d’une planète qui tremble de rage, face aux mauvais traitements répétés que lui fait subir l’Homme. Décidément, les cinq éléments, ou presque (car l’air lui non plus n’est pas si pur : point d’échappatoire à l’échappement !) semblent se liguer contre nous. Sans oublier, à l’est, les crépitements des Kalachnikov, et de nouveaux flux de réfugiés se cherchant d’autres territoires plus vivables. Bref, malgré les vaccins à profusion (ou parfois à cause d’eux, étrange paradoxe…), c’est à croire que le monde va de plus en plus mal, car la réalité quotidienne dépasse de plus en plus souvent la (science)-fiction, et souvent en pire. On pressent dès lors que cette rentrée pourrait à nouveau être celle de tous les dangers, parfois très visibles et spectaculaires (ouragans et typhons), ou parfois invisibles et plus sournois, dont ce virus coriace qui mute en douce et nous divise. Alors, pour oublier tout ça, quoi de mieux que de se réfugier dans la lecture ou même, pour les plus courageux, dans l’écriture ? Grands espaces ou huis-clos, comédies ou tragédies intimes, Nouvelle Donne vous livrera encore ses shots réguliers de fictions salutaires, sans autres effets collatéraux que le sourire ou le frisson. Une injection mensuelle sans rendez-vous suffit pour vous aider à mieux supporter ce qui vous attend ici ou là-bas, au-dehors ou au-dedans. Car la nouvelle, ou plus largement la culture, est sans doute un excellent antidote à la morosité qui nous guette tous, à l’orée d’un automne qui s’annonce à nouveau sanitaire et bousculé. Nous vous invitons à découvrir le troublant et très sombre Vin blanc contre whisky, de Philippe Crubezy, qui sera suivi par C’est quand au juste, de Géraldine Sivade, plus reposé, mélancolique et néanmoins cadencé, nous invitant à un voyage ferroviaire dans des « trains pas comme les autres ». Alors, bonne rentrée à vous (littéraire notamment, puisque c’est de saison), et bonne(s) lecture(s).
Édito, septembre 2021,