Éphémère. C’est le mot qui me vient à l’esprit pour vous adresser ce message de rentrée. Dans la nostalgie un peu grise de la fin de l’été, éphémères la pause, la quiétude, l’insouciance, le repos, le changement de rythme, de paysage, d’habitudes. Éphémères le ciel clair, la forêt sereine, la rue joyeuse, le festival animé, la plage accueillante, la montagne revigorante, éphémères les retrouvailles, éphémère la rencontre, éphémères le fou-rire, le baiser et même le chagrin. Éphémère la paix. En laissant ces insectes d’un jour vivre et finir leurs vies au fil de nos « vacances », entre les parenthèses jumelles du vide et de la disponibilité, nous ne pouvons ignorer la persistance de la brutalité, un instant tapie, surgissant soudain en éclats violents, arbres en cendres ou vies arrachées, sous nos yeux désolés.
Notre édito de juillet évoquait « le sable qui colle aux fesses » et « la canicule » pour vous inviter non seulement à picorer, déguster, dévorer, des nouvelles mais aussi à en fabriquer, à en rêver, en un mot, à en écrire. À prendre, tordre, dompter le réel. À faire de l’imaginaire une matrice féconde pour créer un monde, recréer le monde. Et cette invitation-là n’est pas éphémère. Au contraire. À Nouvelle Donne, cet « appel à textes » est permanent, tenace, comme un espoir qui ne veut pas lâcher prise. Nous n’avons parfois pas beaucoup d’autre pouvoir que celui de dire. Alors que ce soit pour éclairer, dénoncer, adoucir, apaiser ou tout simplement pour nous garder en éveil, utilisons-le, utilisez-le.
Edito – septembre 2017 - Éphémère