Il a venté à Cannes et plu à Roland Garros, la foudre a frappé la cathédrale de Rennes et la Charente Maritime a vécu en « vigilance crues ». Partout ou presque, au cours du mois de mai, le ciel a pleuré, moutonné et grondé, s’est assombri et nous a semblé désespérément éteint. Pourtant, comme autant de petits miracles, il a aussi été traversé d’arcs-en-ciel extraordinaires. Le ciel de Bretagne a même connu des aurores boréales.
Sans présager de ce que nous réserve juin, que ce soit d’éclairs chargés d’électricité ou de lumières incandescentes, ce printemps semble donc bien agité comme peut l’être l’imaginaire quand il bouillonne, bute dans les allées sombres, lève le nez vers les étoiles, et s’échappe par la moindre brèche pour gagner le large et la liberté. C’est le privilège de l’auteur et du lecteur, voyageurs parfois immobiles, de partager un espace sans limite.
Une dualité entre ombre et clarté, mouvement et contemplation, que vous retrouverez dans la belle mise en abyme proposée par Marie Pontacq avec ses Poupées dansantes, un texte qui vous emporte en Inde où, comme à Vérone ou dans le West side de Manhattan, les amours interdites vous étreignent le cœur.
Qu’il ne nous soit cependant pas interdit d’avoir des rêves et des espoirs solaires. Le monde de la nouvelle en est gorgé grâce à l’énergie et au formidable travail du Réseau de la Nouvelle et des formes courtes, créé à l’initiative de Bernardo Toro de la revue Rue Saint Ambroise et rassemblant plus d’une trentaine d’éditeurs de nouvelles tant français que belges. Leur 4ème rencontre s’est tenue début mai au Café de la mairie, place Saint-Sulpice à Paris, et Nouvelle Donne a pu y présenter son travail de découvreur de talents. Plusieurs auteurs ont témoigné de l’importance qu’avait eue pour eux une publication sur notre site, rampe de lancement vers l’édition de recueils.
Notre investissement auprès de tous a également été salué. En effet, notre comité de lecture est l’un des rares à prodiguer conseils et encouragements aux auteurs dont les textes ne sont pas retenus au premier envoi mais chez lesquels nous sentons une plume en devenir.
Aider à l’éclosion de talents reste l’un de nos vœux les plus chers et une motivation renouvelée pour poursuivre notre mission. Alors, à l’approche de la pause estivale, c’est avec une impatience joyeuse que nous attendons vos prochaines contributions.
En hommage à Alice Munro, nouvelliste et prix Nobel récemment disparue, vous pouvez retrouver ici la chronique que Dominique Perrut avait consacrée à son recueil Fugitives.