Si, comme quelques-uns, vous n’avez trouvé aucune nuance dans les ébats de Christian Grey et d’Anastasia Steele, si, comme beaucoup d’autres, vous êtes attirés par la découverte du plaisir sous la contrainte, et si, enfin, comme de nombreux auteurs, débutants ou confirmés, vous êtes parfois victime de la panne sèche (je parle de votre inspiration), penchez-vous plutôt sur les jeux proposés par l’Oulipo.
Oulipo comme OUvroir de LIttérature POtentielle, fondé en 1960 par Raymond Queneau et François Le Lionnais, qui érige la contrainte littéraire en principe et permet ainsi de développer et libérer l’imagination, la créativité, la technique.
Des contraintes, il y en a même bien plus que cinquante. Citons la plus connue : le lipogramme, figure de style qui consiste à exclure une ou plusieurs lettres du texte que l’on s’apprête à écrire.
Elles sont souvent amusantes, joyeuses, porteuses de tours et de détours qui poussent l’auteur dans ses retranchements et l’obligent à se surpasser pour toucher au but : écrire.
On en oublierait presque qu’on n’avait aucune idée devant cette satanée page blanche, papier ou écran, peu importe.
Et voilà résolues pour un temps la crise et la pénurie.
Donc, n’hésitez pas. Comme l’écrit justement Raymond Queneau :
Prenez un mot, prenez-en deux
Faites cuire comme des œufs
Prenez un petit bout de sens
Puis un grand morceau d’innocence
Faites chauffer à petit feu au petit feu de la technique
Versez la sauce énigmatique
Saupoudrez de quelques étoiles
Poivrez et puis mettez les voiles
Où voulez-vous donc en venir ?
À écrire vraiment ? À écrire ?
Oui, à écrire ! Envoyez vos textes, encore et toujours !