RESEAU DE LA NOUVELLE et des formes courtes

Tant qu’il y a de la vie… 13 auteurs écrivent sur l’espoir, éditions du Jasmin, 166 pages, 18 €

par Nathalie Barrié

Ce recueil ferait mentir les célèbres vers selon lesquels « les plus désespérés sont les chants les plus beaux » ; un chœur de treize auteurs y réhabilite l’espoir, d’après une partition écrite pour une gamme étendue de tessitures : il s’agit d’une escapade en Italie enfouie au coin du souvenir (magnifique Villa Béatrice), d’un visa pour la France qui tarde à secourir les victimes de violences en République centrafricaine (Mariama), de la reprise d’un numéro de Chapeau claque malgré le passage des ans (On se retrouve après le spectacle), d’une folle volonté de nourrir le monde entier (étrange Tout le monde avenue Louise), d’une glorieuse résilience face à un chagrin d’amour (Gloria) et à une pesante menace (À la gorge), d’une mystérieuse transgression des lois du désert (Genèse), de l’amour hésitant d’une cheftaine et d’un jeune soldat (Eloge du vous), de l’exil de populations déplacées en masse (Amal), d’une cruelle expérience menée sur une enfant (passionnante Petite fille invisible), d’un frêle oisillon tombé du nid (Tant qu’il y a de la vie), de la dernière serre à l’abri d’un cataclysme climatique (Manger une pomme), et enfin du retour du printemps dans un village de montagne (bucolique Chant de la Vaudaigues). Ces voix tissent une trame autour de l’espoir qui reste, malgré l’adversité, et à défaut de grand opéra, tenace au cœur des êtres comme un refrain populaire.