« Quand on arrive en ville… » chantait Daniel Balavoine dans Starmania. C’est bien ce que font les héros de ces nouvelles, ils arrivent ou ils vivent dans une ville, à notre époque ou n’importe quelle autre. La cité peut s’appeler Rome, Venise, Amsterdam, Mexico, Buenos Aires, Syracuse (que bien sûr le personnage rêve de voir un jour, à l’instar d’Henri Salvador) ou Paris, ou encore l’auteur peut tout simplement omettre de la nommer, toujours est-il qu’elle influe sur le destin des protagonistes, voire l’infléchit. Le pouvoir d’attraction qu’elle exerce n’a d’égal que son pouvoir de destruction, voire d’anéantissement de l’individu.
C’est autour de ce thème ô combien porteur que trois de nos meilleurs nouvellistes ont choisi de se réunir et d’imaginer onze histoires, et accessoirement de nous faire visiter les villes en question. Chacun de ces textes est original, prenant, souvent remarquablement écrit : les auteurs maîtrisent toutes les finesses du style, qu’il soit luxuriant pour évoquer Rome ou Venise à l’époque de leur splendeur (Roma Amor et Petit conte vénitien), sec et minimaliste pour faire parler les jeunes des banlieues (Des Tours et des barres), lyrique et romantique dans Le voyage à Syracuse… J’avoue que finalement, ma préférence va à l’inénarrable Là-dessous et à son héros déjanté, autobaptisé Pourpre Cardinalice, qui hante les Catacombes et tombe amoureux… d’un adorable petit crâne.
Je ne vous en dis pas plus. Lisez… et dégustez !
Nouvelles d’en ville – Collectif (Hélène Delprat, Françoise Rachmuhl, Christian Rome) – Les éditions de Janus – 186 pages – 14 €
(actualisé le )