Brèves, fidèle au poste, comme toujours, use cette fois du vocable « Instantanés » pour titrer ce recueil et il faut reconnaître qu’il n’en est pas de meilleur car en règle générale, c’est bien en s’enchâssant dans une durée temporelle limitée que la nouvelle prend tout son sens (la 4e de couverture le souligne très justement).
Seul peut-être Le dernier arbre n’est-il pas à sa place dans cette anthologie, car les arbres ont la vie longue, comme chacun sait, et lorsqu’en plus l’un d’eux décide de faire de la résistance passive, même la tronçonneuse n’en vient pas à bout. C’est plutôt l’homme qui la manipule qui déclare forfait malgré lui… À cette exception près, tout concorde, c’est-à-dire que tout se passe en un temps restreint, qu’il s’agisse d’un déménagement à la cloche de bois (Marius), de la Disparition d’une petite fille partie recueillir dans son seau une « pluie d’étoiles filantes », de la fin de vie d’une jeune malade (Princesse des mauvais jours), et bien d’autres. Certains textes nous ont moins plu, comme Clemens non Papa, un peu assommant d’érudition, même si celle-ci est à prendre au second degré ou La laverie infernale, pourtant très drôle, mais qui souffre de la minceur de son thème. Quant à Anna et la renarde, c’est un conte étrange et fascinant, mais l’auteur a oublié, peut-être, qu’une jeune ado n’est pas censée parler un langage d’académicien et que, par ailleurs, une chute trop elliptique laisse le lecteur sur sa faim. Mais ce sont des opinions personnelles qui ne mettent pas en cause la qualité intrinsèque des nouvelles, dont le niveau général est excellent pour des « amateurs ». Nous avons d’ailleurs constaté avec plaisir que Brèves nous avait devancés pour publier Les draps jaunes de Carole Paplorey (programmé pour juillet sur notre site) : coup double pour cet auteur, qui le mérite.
Longue vie à Brèves et… rendez-vous au numéro suivant !
Instantanés, n°114 de la revue Brèves
(actualisé le )