Brèves, anthologie permanente de la nouvelle, volume 111 « Intuition » éditions Atelier du gué, 159 pages, 18 €

(actualisé le ) par BN

Le dernier-né de Brèves poursuit la ligne éditoriale de l’Atelier du Gué, à savoir proposer semestriellement une « anthologie permanente de le nouvelle », et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce numéro 111 est l’un des plus riches et des plus réussis. Ça débute très fort avec Rue du rendez-vous, une pépite de Liliane Gourgeon qui donne le ton de l’ensemble, entre suspense émotionnel fort et récit semi-fantastique. Marie Fréring ne démérite pas avec Nocturne anversois, troublante et violente histoire d’amour entre deux marginaux, et ainsi de suite. De temps à autre, c’est l’humour qui pointe son nez (Du chocolat mais pas que…) tandis que se bousculent au portillon un jeune homme paumé affublé d’un girafon (Gigi), sans oublier Le serviteur fidèle de Hugues Vial. La palme de la drôlerie revient sans doute au très hilarant Coquille de Fabien Maréchal, où un gamin de 18 mois (si, si…) est le seul à repérer que le mot « coquille » a perdu son -q- avec les dommages collatéraux qu’on imagine. En fait, il faudrait les citer tous, ce qui n’est pas possible sans que l’énumération devienne fastidieuse, et c’est dommage. Allez, un dernier pour la route : Sauvetage de Sylviane Moraisin-Hyski nous a beaucoup touchés, surtout pour sa fin inattendue que le titre aurait pu laisser supposer mais qui garde sa part de mystère. Et pour le reste… eh bien, précipitez-vous sur ce numéro : il vaut le détour. Vous y rencontrerez, de plus, des auteurs que vous avez déjà lus et appréciés dans Nouvelle Donne : Livia Léri, Fabien Maréchal, Fabrice Schurmans… et d’autres.
Et quand vous aurez fini de lire les treize textes, il vous restera encore vingt pages d’actualité de la nouvelle et quelques très beaux dessins de Granjabiel, ainsi qu’un superbe hommage à Annie Saumont (« Il faut toujours lire Annie Saumont ... ») dont on ne dira jamais assez (dût sa légendaire modestie en souffrir outre-tombe) à quel point elle a révolutionné la nouvelle contemporaine et montré la voie à toute une génération d’écrivains. Qui dit mieux ?