Devaquet, Devaquet, ça me rappelle quelque chose. Ah mais oui, c’étaient mes premières années d’enseignement en fac et les étudiants avaient séché mon cours pour aller manifester contre la fameuse loi qui prétendait leur imposer la sélection à l’entrée à l’université. C’était en 1986 et les remous qui s’étaient ensuivis, même s’ils faisaient pâle figure à côté des bouleversements de mai 68, nous avaient occupés quelque temps. Trente ans plus tard, au hasard d’une cassette VHS retrouvée sous la poussière, Anne se souvient : elle avait 18 ans et une certaine Tiffany avait profité de l’émotion ambiante pour débouler dans sa vie et la bouleverser à jamais. Voilà, c’est tout, et c’est de cet épisode que Benoît Fourchard a tiré une courte nouvelle, très courte, publiée seule par les éditions Lunatique sous forme d’un petit fascicule de quelques pages. Le pari est audacieux, mais tient la route. Si le souvenir de vos frasques de jeunesse vous tiraille quelque part, si vous avez envie d’un grand bol de nostalgie, n’hésitez pas : il ne vous en coûtera que 4 euros, ce n’est pas cher payé pour ce joli texte et vous tomberez peut-être sous le charme de Tiffany, étoile filante disparue sans laisser d’adresse.
Quant à Benoît Fourchard, s’il est peu connu du grand public, il mérite de l’être davantage et a d’ailleurs à son actif d’assez nombreuses publications de textes courts. Il est aussi l’auteur d’une trentaine de pièces de théâtre. À découvrir.
Benoît Fourchard – Devaquet si tu savais – Éditions Lunatique 2019