L’automne déjà

Edito de novembre 2024

L’automne déjà ! – Mais pourquoi regretter un éternel soleil… Cet Adieu de Rimbaud, qui clôt Une Saison en enfer, me revient en mémoire. Énigmatique et noir, ce texte se lit comme une série de petites nouvelles. La constante dualité, le déchirement même, résonnent fort avec la mélancolie inhérente à cette saison… Mais brisons-là et passons à quelques événements de la riche rentrée dans l’écosystème de la nouvelle.

Le Réseau de la nouvelle et des formes courtes, tout d’abord, a tenu une Journée de la nouvelle, le dimanche 6 octobre, à Paris, où se sont retrouvés une petite centaine de participants pour un salon du livre et cinq tables rondes portant sur : - le laboratoire de la nouvelle, - la nouvelle en revues, - la fanfiction et les écritures collaboratives, - les ateliers d’écriture et les masters de création, - la suite : une nouvelle voie pour la nouvelle. Cette dernière table ronde, réunissant trois autrices, montrait que la suite s’inscrit dans une tradition déjà longue et offre une alternative prometteuse au recueil de nouvelles, qui représenterait moins un genre qu’un format éditorial.

Rappelons que Le Réseau de la nouvelle, créé en 2022, rassemble une vingtaine d’éditeurs français et belges décidés à œuvrer pour la défense et la promotion de la nouvelle, domaine privilégié de liberté créative, car débarrassé de beaucoup des contraintes qui pèsent sur le roman. Ce collectif d’éditeurs poursuit ce but notamment au moyen : - d’un outil commun, sous la forme d’une base de données qui sert de support de vente et fait office d’interface entre ces éditeurs et les structures d’accueil (librairies, médiathèques, sites internet) ; - d’une participation conjointe à des événements littéraires (salons, festivals…)

Mentionnons également le 34ème salon de la revue, qui s’est tenu à la Halle des Blancs-Manteaux, les 11 et 12 octobre, avec la participation de revues de nouvelles, comme Brèves ou La Moitié du fourbi, ou d’autres, faisant place aux formes courtes, comme Europe. Signalons que le bulletin La Faute à Rousseau, de L’Association pour l’Autobiographie, également présente, propose trois fois par an un dossier thématique contenant souvent de courtes confessions.

À vos agendas, maintenant : du 8 au 10 novembre, le Salon de l’Autre livre se tiendra au Palais de la femme, à Paris. Cet événement regroupe des éditeurs indépendants, parmi lesquels vous retrouverez Antidata, Quadrature et La Reine blanche, qui publient des nouvelles.

Pour cette fin d’année, Nouvelle Donne vous propose deux courtes nouvelles inédites, sélectionnées par notre comité de lecture.
En novembre, avec « Basculer », Corinne André nous mettra au volant d’une voiture conduite par une femme. La famille revient de vacances. Tableau serein, mais gare à la faute ! Le Comité de lecture a apprécié la fine progression de l’écriture sur le sombre sujet de la domination masculine dans le couple.
En décembre, Cyrille Gove nous introduira, avec « Mon Polichinelle », dans les pensées d’un vieil homme, crispé sur sa canne. Il fredonne une chanson de son enfance, chanson légère, dans l’air frais de ce matin de printemps, mais inquiétante aussi, au fil des évocations, où l’on voit rôder des ombres...

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